Watts contre Chevaux : qui gagne vraiment la course ?

1 kW = 3 chevaux ? Oui, mais seulement en électrique. En selle, on vous explique tout !
11 juillet, 2025 par
Pauline AUTIN
 

Vous pensiez que 1 cheval-vapeur valait 735,5 watts ? C’est exact. Mais si TEMO vous dit que son moteur électrique de 1000 watts équivaut à un 3 chevaux thermique, ce n’est pas une erreur de conversion — c’est une vérité de terrain.

Bienvenue dans les dessous (électriques) de la puissance.

Chevaux, watts, rendement : à chacun sa course

Un cheval-vapeur (CV), c’est une ancienne unité de puissance, équivalente à 735,5 W.

Un kilowatt (kW), c’est 1000 W, soit mathématiquement ≈ 1,36 CV.

Donc, sur le papier : 1 kW = 1,36 CV.

Mais sur l’eau, les chiffres bruts ne suffisent pas.

Pourquoi TEMO annonce-t-il alors une équivalence de 1 kW = 3 CV thermiques pour son TEMO·1000 ? Parce que sur l’eau, il ne s’agit pas seulement de puissance nominale, mais de puissance utile, de couple disponible, et de rendement à l’hélice.

Le saviez-vous ? 

L’histoire de la puissance mécanique trouve ses racines au XVIIIᵉ siècle, lorsque James Watt, ingénieur écossais invente le « cheval-vapeur » pour donner une référence concrète à la force de ses machines à vapeur. Une unité imagée, destinée à convaincre un public encore attaché à ses fidèles chevaux de trait, qui équivaut à 75 kilogrammètres par seconde (75 kgf.m/S), soit la puissance nécessaire pour élever verticalement un poids de 75 kg à 1 mètre de hauteur en 1 seconde.

En son honneur, le Système international adoptera plus tard le Watt (W) comme unité officielle de puissance. Depuis, CV et W cohabitent… mais attention : la conversion entre ces unités est une question de maths, simple et précise. Là où ça se complique, c’est quand on compare les moteurs thermiques aux moteurs électriques. À puissance égale, la sensation et la distribution du couple sont différentes.

En clair, oui, 1 CV = environ 735,5 W. Mais le moteur électrique, lui, a ce petit « quelque chose » en plus qui fait toute la différence au moment où vous prenez la barre.

Deux types de moteurs, deux philosophies mécaniques

Avant toute comparaison, il est essentiel de rappeler que moteurs thermiques et électriques reposent sur des principes de fonctionnement très différents :

Le thermique

Un moteur thermique transforme l'énergie chimique contenue dans le carburant (essence, gasoil...) en énergie mécanique. En brûlant ce carburant, il dégage surtout de la chaleur, et une fraction de cette énergie est convertie en mouvement. Ce type de moteur donne le meilleur de lui-même à haut régime.

L’électrique

Le moteur électrique, lui, ne produit aucune puissance par lui-même. Il reçoit une puissance électrique, généralement fournie par une batterie, qu’il convertit en énergie mécanique. Il offre son couple maximal dès les plus bas régimes, ce qui lui permet une efficacité immédiate, sans montée en puissance progressive.

Que désigne la puissance et comment la mesurer ?

La puissance mécanique

La puissance de l'énergie correspond au produit de la vitesse de rotation par le couple (exprimé en Newtons-mètres (Nm)), soit la force de rotation que le moteur peut exercer sur l’axe d’hélice.

Formule : Puissance = Couple × Vitesse de rotation

Plus le couple est élevé, plus le moteur est capable de déplacer une charge lourde, de résister à un effort ou - pour le sujet qui nous intéresse - d'actionner l'hélice avec force notamment au démarrage ou à basse vitesse. 

C’est donc en multipliant ce couple par la vitesse de rotation de l’axe que l’on obtient la puissance mécanique réellement disponible à l’hélice.  Attention, à puissance égale, la façon dont le couple et la vitesse se combinent peut changer la performance réelle.

Le rendement : ce qui est produit vs. ce qui est perdu

La puissance brute ne suffit pas. Il faut aussi considérer le rendement, c’est-à-dire la capacité du moteur à convertir efficacement l’énergie électrique fournie par la batterie en énergie mécanique utile, ce qui fait avancer un bateau - et qui intéresse donc le plaisancier.

Concrètement, le rendement se calcule ainsi :

Formule : Rendement = Puissance mécanique en sortie / Puissance électrique en entrée

La transmission, la clé en motorisation électrique

Prenons un moteur thermique annoncé à 3 chevaux (3 CV). Sur le papier, il peut effectivement produire cette puissance, mais seulement dans des conditions très précises : poignée à fond, régime moteur élevé (souvent au-delà de 5000 tr/min), hélice bien dimensionnée, bateau filant à vive allure. En d’autres termes, il faut pousser la machine dans ses retranchements pour atteindre ces fameux 3 CV. Autant dire : un scénario rare chez les plaisanciers qui manœuvrent à basse vitesse ou entrent et sortent de ports. En dessous de ce régime optimal, la puissance réellement transmise à l’hélice est bien inférieure, malgré ce que l’étiquette promet.
À cela s’ajoutent des pertes liées au rendement du moteur lui-même, mais aussi à la chaîne de transmission : embrayage, boîte de vitesses, arbre... autant d’occasions de dissiper de l’énergie en chaleur ou en frottement.

Contrairement à un moteur thermique, qui a besoin de "monter dans les tours" pour atteindre son couple maximal (et qui risque de caler en dessous de 1000 tr/min), un moteur électrique TEMO délivre son couple dès les plus bas régimes, presque à l’arrêt. Grâce à une transmission directe entre le moteur et l’arbre d’hélice,  sans embrayage ni boîte de vitesses, l’énergie est transmise de façon quasi-intégrale à l’hélice, sans déperdition notable. Résultat : pas besoin de monter dans les tours pour être efficace.


Moteur thermique

Moteur électrique TEMO

Couple moteurDisponible à haut régimeMaximal dès le démarrage

Puissance utile

entre 30% et 40 % de la puissance annoncée

85 à 90 % utilisée à la propulsion

Réactivité

Délai entre accélération et réaction

Instantanée

Transmission

Pertes mécaniques

Directe, sans boîte de vitesses

Résultat ? La majorité de l’énergie stockée dans la batterie est réellement exploitée, ce qui optimise significativement l’autonomie. Le TEMO·1000 peut ainsi offrir jusqu’à 4 heures de navigation avec une batterie de 1000 W, en usage économique et délivrer 27 kg de poussée statique pour 1h d'autonomie, dont 45 min à pleine puissance dès les premiers tours grâce à la disponibilité immédiate du couple.

Autonomie du hors-bord électrique TEMO·1000

L’impact de la conduite dans la consommation d’énergie

Naviguer à l’électrique, c’est aussi apprendre à naviguer autrement. Contrairement au thermique, qui tend à "accélérer pour avancer", le moteur électrique valorise la fluidité.

Avec un moteur thermique, chaque relance, à-coup ou redémarrage exige de monter en régime pour atteindre le couple nécessaire – c’est énergivore, bruyant, et souvent peu précis à basse vitesse. À l’inverse, un moteur électrique TEMO délivre instantanément son couple, même à très bas régime, ce qui permet des manœuvres douces, des accélérations progressives et une consommation naturellement optimisée. 

Et surtout, il faut garder en tête une règle simple : la vitesse maximale d’un bateau dépend bien plus de sa coque que de son moteur. Une fois la vitesse de carène atteinte, toute puissance supplémentaire ne sert plus à aller plus vite, mais à créer davantage de vagues. Autrement dit : de l’énergie perdue dans le sillage

Dans ce cas, réduire un peu les gaz (ou plutôt la molette, ici !) permet de consommer moins… sans perdre en vitesse. Une navigation plus propre, plus discrète, et plus efficace. Tout simplement.

Impact sonore en mer : comprendre pour mieux ralentir.

Pauline AUTIN 11 juillet 2025
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