Mille sabords ! Ces expressions issues du langage marin

26 octobre, 2020 par
Mille sabords ! Ces expressions issues du langage marin
Clémence Vollaire
 

Mille sabords ! Ces expressions issues du langage marin

Tonnerre de Brest ! Le Mille Sabords du Crouesty, 1er salon européen du bateau d’occasion, ouvre ses portes le 29 octobre 2020. TEMO et son moteur d’annexe portatif seront de la partie. Ce salon nautique, édité pour la première fois en 1984, a été baptisé Le Mille Sabords dès 1987. Mille sabords ? Encore une formule qui trouve son origine dans le langage maritime. Pour vous, TEMO s’est plongé dans ses manuels d’histoire pour décrypter quelques-unes de ces expressions pleines de charme.
  • Mille millions de mille sabords, célèbre juron de BD

Impossible de faire le tour des expressions marines sans commencer par le juron favori du capitaine Haddock. Revenons quelques siècles en arrière. À la grande époque des navires à rames et des combats navals, le sabord désigne une ouverture sur le côté de la coque. On y passait les fûts de canon, les avirons, ou tout simplement, de l'air pour ventiler une cabine. Sabord est de la même famille que saborder, c'est à dire percer son navire sous la ligne de flottaison pour le faire couler...Mille sabords est ainsi le juron parfait pour exprimer la rage d'un marin !

  • Veiller au grain n’a rien à voir avec l’agriculture

Dans le langage maritime, le grain désigne encore aujourd’hui un fort coup de vent localisé associé à de la pluie, de la grêle ou de la neige. Un vieux proverbe marin dit : « si tu veux vivre vieux marin, arrondis les caps et salue les grains ». Autrement dit, il vaut mieux passer à bonne distance des caps et réduire la voilure à l'approche d'une perturbation. Aujourd’hui, on dit que l'on veille au grain lorsque l'on se méfie et qu’on reste vigilant à l’approche d'un événement qui pourrait être néfaste.

  • Faire un tabac : rien à voir avec la choucroute 

Aucun rapport avec le tabac à fumer qui est lui une retranscription de l’arawak tobaco, repris en espagnol par tabaco, pour devenir tabac en français. Bien avant les grands explorateurs, le coup de tabac a une étymologie onomatopéique évoquant le bruit provoqué par des coups violents : « tabb ». Dans le langage maritime le coup de tabac désignait une tempête brutale qui endommageait la coque des bateaux. Cette expression s'est étendue au bruit provoqué par le tonnerre. Au fil du temps, le bruit des applaudissements qui se faisaient entendre après un spectacle réussi devient un tonnerre d’applaudissements. La pièce à succès fait alors un tabac. Que ce soit pour une pièce de théâtre, un film ou une invention, cette expression signifie tout simplement avoir du succès.

  • Le branle-bas : on range tout, et vite !

Le saviez-vous ? Au XVIIe siècle, les hamacs faisant office de couchages pour les marins s’appelaient les branles. A bord, le branle-bas était le signal quotidien pour que chacun décroche son hamac et nettoie le bateau. C'est à partir du XIXe siècle que l'expression s’est faite une place dans le langage courant, évoquant un remue-ménage, une agitation plus ou moins organisée.

  • Être au taquet, c’est se tenir prêt et près du taquet

Cette petite pièce d’accastillage, omniprésente dans les ports et sur les navires de plaisance, permet de bloquer des cordages en tension. Au cours d’une manœuvre, le bon marin se tient au taquet, c’est-à-dire près du taquet, pour le faire ou le défaire dès que l’ordre est donné. Dans le langage courant, comme en mer, on est au taquet lorsqu’on est prêt à donner son maximum.

  • Être en panne existait bien avant les moteurs

Au XVIe siècle déjà, on pouvait lire dans les journaux de bord « bouter le vent en penne ». Il s’agissait de placer la coque et les voiles d’une certaine manière par rapport au vent dans le but d’immobiliser le navire. L’expression s’est ensuite raccourcie : on parle au XVIIIe siècle d’un bateau en panne lorsqu’il est immobilisé. Pour finalement gagner le langage courant et désigner à présent tout objet ayant perdu sa mobilité.

  • Être dans le coaltar, c’est avoir un sommeil collant

Le coaltar est l’ancienne appellation du goudron de houille, utilisé pour calfater les coques en bois. Un terme qui provient de l’anglais coal, charbon, et tar, goudron. Ce mot évocateur de ce qui est visqueux et qui colle a donné naissance à la locution familière être dans le coaltar. On est dans le coaltar lorsqu’on est mal réveillé, ahuri ou encore « dans le cirage ». 

  • Faire avec les moyens du bord  

Autrement dit avec les moyens dont on dispose à l'instant T. Cette expression souvent utilisée fait référence aux ressources limitées dont disposait l'équipage d'un navire lorsqu'il fallait subvenir à ses besoins ou solutionner un problème concret. Pas facile la vie de matelot !

Allez, on arrête de louvoyer et on garde le cap ! Ce qu’il faut retenir de cet article, c’est avant tout que vous pourrez (re)découvrir le moteur électroportatif TEMO du 29 octobre au 1er novembre 2020 sur le salon du Mille Sabords – Terre-Plein Nord – Port du Crouesty.


Bon vent à tous !

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Clémence Vollaire 26 octobre, 2020
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